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Mais est-ce un Art?
Par le docteur Rotwang
J’vais vous dire quequ’chose. J’ai détesté Boogie Nights.
Ouais, c’est çui-là, ce film sur les films pornos. Mark-le-Marqué, j’veux
dire Mark Wahlberg est dedans, et Burt Reynolds, et cette drôle de poule genre
extra-terrestre – avec les gros yeux, vous voyez qui ? Euh… Graham !
Heather Graham. J’voulais pas de ce fichu truc, mec, j’voulais revoir Starship Troopers ce
soir là. Mais ma copine et notre amie Nicole y tenaient, alors… j’ai cédé.
Oh. Vous devez penser que ça n’a rien à voir avec le JdR. Du calme, ça va
venir. Comptez là-dessus. Vous n’avez qu’à me suivre …
Alors je me retrouve assis là, à regarder
le film, avec la ferme intention de le secouer un bon coup. Il avait eu de
bonnes critiques et tout, pas vrai ? Alors pourquoi ne pas tenter le coup ?
Mais y’avait un problème, et je vous JURE que j’arrive aux jeux de rôle
dans un instant. Le problème était que, vous voyez, le metteur en scène préparait
sa scène, s'pas ? Il commence à filmer. Et vous vous retrouvez à
regarder… rien. Plutôt ennuyeux. Rien, rien,… aha ! Quelque chose qui
a un rapport avec l’intrigue surgit, se déroule, et alors—je me retrouve à
regarder du rien. Pour un long, long moment.
Je regardais un grand rien, dont je n’avais honnêtement rien à $%*@.
[Aparté – à Steve, le Rédacteur en
Chef – Steve, est ce que je peux dire "$%*@" dans ton
‘zine? J’veux dire, tu ne vas pas me censurer et remplacer mon symbole
‘dollar-pourcent-astérisque-arobass’ par, je ne sais pas, un gros mot ?
J’espère que non.]
[ Doc, Tu me l’abordes TOUT DE SUITE ton sujet à la c…!
Le Rédac’chef ]
Alors. Je regarde Boogie Nights. Rien ne se passe. Je
m’ennuie. Rien à battre.
Je commence à penser ‘ce truc me bouffe mon temps’. Après, je me suis dit
‘Ca coûte plein de fric’. Et c’est là que j’ai eu l’idée – la
GRANDE idée, vous savez, celle qui transforme cette diatribe apparemment
hors-sujet en un vrai article sur le jeu : ‘JE PEUX FAIRE MIEUX QUE ÇA’.
Bon, d’abord j’ai pensé ‘Comme metteur en scène, je peux faire mieux que ça’.
En toute franchise, parce que je fais toujours attention à mon art, tu vois ?
J’ai vu Star Wars quand j’avais deux ans, et c’était … il y a
vingt-trois ans. A dater de ce jour, j’ai consacré ma vie à devenir le
meilleur réalisateur de tous les temps, ou au moins un vraiment bon.
Maintenant, si je pouvais me bouger le cul et FAIRE un film… aucune
importance, j’ai immédiatement su en voyant Boogie Nights que je
serais capable de faire mieux que ce que j’étais, hum… contraint
d’endurer.
Mais alors, il m’est apparu, par des voies plutôt détournées (qui sont
parties intégrantes de mon circuit mental), que si je pouvais guider le cours
d’une histoire sur l’ÉCRAN, alors je pouvais en faire autant AUTOUR D’UNE
TABLE DE JEU. Taaa-daaaah! Il y est arrivé! Franchissant l’abîme d'un petit
centimètre perfide, Rotwang Knievel a comblé le gouffre entre le jeu de rôle
et les amères réminiscences de films pseudo-artistiques !
Mais nous n’avons pas encore fini de sauter. Oh, non ! Accrochez-vous à
vos… euh… asseyez-vous, parce que… euh… OK, je vais une fois de plus établir
une drôle de correspondance dans laquelle vous allez devoir me suivre.
Le jeu, voyez-vous, n’est pas en soi une forme d’art, mais peut-être
ENVISAGÉ comme tel, - et par conséquence en DEVENIR une. Ce
qui revient à dire que, si vous preniez, par exemple, les techniques narratives
telles que celles qui sous-tendent et affinent le scénario de Boogie Nights
(comme s’il y en avait un), et à les appliquer au jeu, vous pourriez
approcher l’art à votre table, avec tous les dés rigolos en prime.
Zou ! C’est reparti !
Depuis l’aube des temps, les philosophes, les artistes, les poètes, les lettrés,
les fous et leurs beaux-frères ont posé la question :
«Après tout, qu’est ce que l’Art ? J'veux dire, est-ce qu’un abruti
de Greenwich Village barbouillant un pot à café d’excréments fait de l'art
?» ( Mouais, il n’y avait pas de
pots à café qui traînaient à l’aube des temps, pas plus que de Greenwich
Village. Des crottes, en tous cas, il y en avait des tas, et sûrement
quelqu’un pour les balancer partout et tenter d’y trouver un symbolisme
proto-freudien. J’en suis sûr.)
Eh bien, avec nous pour répondre à la question « Qu’est ce que l’Art ? »,
je vous présente mon ami – Robert !
« Robert Hue 2002 : le vote efficace ! »
Qu…Quoi ? Robert Hue, ex-secrétaire général du PC ? Qu’est ce
que VOUS faites là ?
« J’ai pas droit à une autre chance, Camarade ?»
Bon, soyons clairs. Je parlais DU Robert, comme le dico qui dit :
"ART -- 1. Aptitude acquise par l’expérience ou l’étude 2.
Branche de l’enseignement, considérée comme appartenant aux humanités 3.
Occupation requérant connaissances ou habileté 4. Utilisation d’adresse,
ou d’imagination dans la production de belles choses; également les œuvres
ainsi produites"
On y est. C’est mieux.
Ca ne ressemble pas au jeu, pas vrai ? C’est sûr que vous
"gagnez" de l’expérience à force de, disons, de baffer des orques,
et que vous utilisez votre imagination pour visualiser les entrailles des orques
éparpillées alentour comme autant de serpentins macabres. Mais concentrez-vous
sur le dernier point : « … la production de belles choses, également
les œuvres ainsi produites »…
Les parents de Phoebe Cate : artistes.
« Reviens à ton sujet, Camarade. »
Euh… Merci, Robert. Alors si
l’art se compose de belles choses, comment transformer une partie en belle
chose, et par conséquent, en œuvre d’ââârt ?
Facile.
Repartons pour un p’tit tour. Quels sont les trois arts reconnus, établis,
auxquels le Jeu de rôle emprunte le plus de caractéristiques ? Et
pourquoi ?
Facile, Camarade ! Littérature, Cinéma, Théâtre.
Attendez, je vais m’expliquer. Vous voyez, si nous observons ces trois formes
d’Art, nous découvrirons comment ils peuvent être utilisés –avec leurs
techniques- pour améliorer Votre Expérience Rôlistique.
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[1] NdT: Le Glitterboy est une classe de PJ de
Rifts (Palladium), un jeu renommé pour sa grande « subtilité »
et ses gros flingues.
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Le jeu de rôle, comme les livres de poche, le cinoche et…ben…le théâtre
(désolé, j’essayais de faire des rimes) est basé sur une structure
narrative. Vous allez raconter une
histoire, même s’il ne s’agit que de : « Trois guerriers, un
mage du feu, un voleur et un Glitterboy dans son armure parée contre les méga-dommages
[1] partirent pour Synnibar l’Oubliée
du Royaume de Greyhawk. Là ils tuèrent des trucs, même des trucs qui ne
bougeaient pas. Après avoir tué les trucs, ils leur prirent LEURS trucs. »
Ca reste une histoire. Même si vous dépouillez votre partie ou votre campagne
de toutes ses fioritures – y compris l’interprétation des personnages, il
reste une histoire. Exactement comme la littérature, le cinéma et le théâtre :
tous sont guidés par une histoire. Il y a mieux. N’oubliez pas les PJ !
Après tout, quand vous dites, « Je joue un personnage pour ‘Groupies
& Synthétiseurs’, le jeu Palladium des années 80 où des
musiciens New Wave combattent le crime », nous parlons d’une entité
dramatique identifiable qui peut être reconnue par le public, et qui étoffe
l’histoire à laquelle elle appartient, même si son seul rôle est de botter
des fesses à droite et à gauche. (Bien sûr, dans le cas d’un personnage de
« G&S », il a aussi une putain de coupe de cheveux en cascade.)
Et ce qui arrive, c’est que le personnage que vous avez créé, quelle que
soit la méthode, devient un PROTAGONISTE de l’histoire, pas vrai ? Pas
vrai ? Hmmmmn ? Vous voyez, les gars, vous êtes restés assez
longtemps avec moi, ça commence à rentrer.
Et je ne suis pas le seul cinglé. Non ! Steve pensait la même chose, et
son esprit malade a pondu un
autre article(ptgptb) pile sur ce sujet. Comme ça, c’est un numéro
à thème ! Suivez le lien pour découvrir son point de vue. Mais lisez le
mien d’abord ! Il va y avoir une citation du Neuromancien !
Woohoo!
[Vous savez quoi ? C’est n’importe quoi, mais j’aime vraiment
regarder "Les Supers Nanas". Je digresse.]
Ainsi, en faisant une partie de jeu de rôle, nous racontons une histoire
sur des personnages – des contes de chevaliers en quête, de vampires (pour je
ne sais quelle raison perverse – que je sois damné si je les utilise, sauf
comme méchants), de capitaines de vaisseaux spatiaux, et ainsi de suite. La
littérature, le théâtre et le cinéma ne font pas autre chose, et chacun se
base pour cela sur des formes d’expression distinctes :
La Littérature utilise le pouvoir de l’écriture,
avec des descriptions colorées et évocatrices, des métaphores et en général
un ciselage des mots pour transmettre l’idée, l’image, voire l’émotion
ou l’expérience qui permettra d’émouvoir le lecteur. Extrait du Neuromancien de
William Gibson : « Le ciel au-dessus
du port était couleur télé calée sur un émetteur hors-service.»
Ca vous plante pas le cadre grisâtre du cyberpunk ça ?
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[2] NdT: Après avoir tenu 10 mois sur Broadway en
1966 avec « Don’t Drink The Water », Woody Allen a donné
à cette pièce une seconde jeunesse en 1994 en réalisant d’après elle un
téléfilm où il jouait aux côtés de Michael J. Fox et de Julie Kavner.
Deux ans plus tard, ce téléfilm était diffusé en VOST sur Canal + sous le
titre « Nuits de Chine ». |
Le Théâtre utilise avant tout le dialogue et l’interprétation des
personnages – les personnages maintiennent notre intérêt, et doivent être décrits
au mieux, leurs dialogues ne se contentent pas d’animer l’action, mais
concourent aussi à l’atmosphère, au thème et au décor de la pièce
(Comparez Macbeth à la pièce de Woody Allen Don’t Drink The Water
[2], qui fut notre pièce de fin d’année au Lycée. Mec, nous étions géants,
tout le casting était… hé, dites donc, je suis de nouveau hors sujet !
Oups).
Le Cinéma se construit sur les personnages et les dialogues, et ajoute son
pouvoir de suggestion visuelle. Les effets spéciaux ne sont pas tout, il faut
aussi prendre soin d’utiliser avec prudence, pas seulement les effets spéciaux,
figurez-vous, mais aussi la bonne utilisation de la couleur et la lumière, les
ombres et le mouvement, la forme et le rythme. Vous pensiez que dans Dark
City, tout était sombre et noirci afin que le metteur en scène (Alex Proyas :
remerciez-le) puisse justifier le titre ? Noooooon. Et que penser de la scène
du Baiser dans la Cité des Nuages dans L’Empire Contre-Attaque.(Mais
si, LA Scène : « Je vous aime ! » « Je sais. ») ?
Han et Leia sont filmés en plan rapproché, mais se retrouvent arrachés l’un
à l’autre par des stormtroopers, pour une bonne raison – le plan tente de
les laisser ensemble, le film ne le veut pas. Vous VOULEZ les voir ensembles,
mais quelque chose que vous ne pouvez pas voir (ou contrôler) les sépare.
C’est une technique visuelle qui donne au film urgence et désespoir (Eh,
j’ai finalement appris quelque chose à l’école du cinéma !) De même,
pourquoi Solo fut il enfermé dans la carbonite et enlevé par Boba Fett au CRÉPUSCULE ? Vous y avez déjà pensé ? Ooooooh.
Alors, disons que les formes d’art dont nous venons de parler ont à la base
ces éléments fondamentaux : personnages, dialogues, narration, conflit,
qu’ils expriment par l’écriture/l’imagerie/la visualisation, etc. Pouvons
nous alors dire que le jeu de rôle partage les « prérequis» de ces
formes d’art ? (quelle astucieuse référence ludique, pas vrai ?
Envoyez US$10.00 au Dr. Rotwang, Institut pour l’Usage du Jargon Rôliste dans
le Langage Courant et la Récupération de Votre Pognon, Boîte Postale 11811,
Metropolis.)
Bien sûr qu’on peut le dire !
« Le jeu de rôle partage les… »
La question était de pure rhétorique et sa réponse implicite, Robert.
« Tout à fait. Mais je serai quand même payé pour ça, pas vrai ? »
Voilà ce que je pense, et tout ça parce que j’ai vu Heather Graham
ressembler à un Martien : le jeu de rôle n’est qu’un hobby.
Mais comme tout hobby, il peut devenir plus qu’un divertissement :
un métier, une application de techniques apprises, à la recherche de
l’excellence et de la perfection dans cette tâche – Ce n’est plus alors
qu’une question de coup de main, il faut rentrer dedans, assembler des
morceaux, coller des pièces, et ainsi de suite. Et là, passé le plus gros du
boulot et de la procédure, le jeu peut être élevé au rang d’art. Comme il
reprend les mêmes éléments que la Littérature et le Cinéma utilisent pour
émouvoir l’auditoire, le jeu peut lui aussi être utilisé comme moyen pour
LA CRÉATION DE BELLES CHOSES.
Et bien. Wouah.
« MAIS COMMENT ? ! » hurlez-vous, cramoisi d’hystérie.
Si vous y prêtez attention, vous vous rendrez compte que je viens de vous le
DIRE.
Tout est dans le métier, les gars. Vous AVEZ les outils. Utilisez-les ! Il
n’y a besoin que d’un peu de créativité et de quelques efforts. Une partie
de baston grosbillesque c'est amusant ; mais que dire si vous utilisez certains
de ces outils littéraires, cinématographiques ou théâtraux pour améliorer
votre expérience et, oui M./Mme/Mlle Maître de Jeu, pour
Émouvoir
VOTRE PUBLIC ?
Prenez cette campagne med-fan. Ouais, celle là. Maintenant, chopez un PNJ là
dedans. Le baron cupide, ouais. Excellent. Nous savons qu’il est cupide,
qu’il impose de fortes taxes, etc. Étoffons-le : peut-être… peut-être
qu’il représente pour votre monde de campagne la flamboyante conclusion
d’une époque révolue, non ? Il est brillant, éblouissant, et
l’histoire veut que son avidité causera sa perte, après quoi le royaume
connaîtra une période de troubles avant de changer en profondeur. Aha !
Donnez lui… Donnez lui les couleurs de l’automne. Oui ! Ses bannières
sont de rouges, d’oranges, de noirs. En passant, ce sont également les
couleurs du feu, … vous pourriez décrire ses hérauts, (ou lui-même)
chevauchant sur les collines, ses bannières claquant comme un feu qui dévorerait
le paysage. Que se passe t’il en automne ? Les arbres changent de
couleur, les feuilles finissent par tomber, et le monde devient froid et gris. A
partir de cette décomposition en saisons, en quel autre endroit pourriez vous
le placer ? Et qui représentera le Printemps ? Hé, vous savez quoi ?
– nous avons des métaphores !
Maintenant, comment gérer le rythme ? Boogie Nights avait de rares
(et ennuyeuses) pépites d’histoire noyées dans de larges (et ennuyeuses)
bandes de narration sans objet. Est-ce que votre histoire ressemble à ça ?
Ou est-elle plus guidée, plus vive, plus soignée, plus rapide ? Pensez à
la différence entre rentrer dans un tas de petits détails – le poids de cette épée, l’achat d’équipement,
ces trucs là – et dégraisser le tout pour aller directement au cœur de
l’action – pas seulement le combat mais l’INTRIGUE ? Même si ce
n’est que du dialogue ou du texte d’atmosphère, vous pouvez lui rentrer
dedans, attraper le ballon, faire la percée et continuer à courir. Ou vous
pouvez ralentir les choses et laisser le suspense faire surface…
C’est vraiment comme dans Boogie Nights, où des choses sans
importance, et ennuyeuses, étaient mises en scènes, sans autre raison que de
vous enquiquiner. Si vous en prenez le scénario, et que vous le dégraissez,
vous obtenez une intrigue plus simple, plus rapide, avec plus de place pour
l’action (et pas seulement pour celle du genre Pan - Pan – T’es mort !).
Ou l’exemple que j’ai donné sur Boba Fett - utiliser les couleurs (gracieusement fournies par la météo) pour créer
une atmosphère. Qui est le plus monstrueux – un zombie vert trébuchant
vers vous, ou un zombie boursouflé d’un bleu rougeâtre parcouru de veines
d’un noir malsain ?
Écoutez, ce n’est qu’un exemple. Mais vous voyez ce que je veux dire ?
C’est de l’art, mon pote ! Ca peut être une Belle Chose. Qui sera là
pour la voir ? Vous, vos joueurs, peut-être quelques fans. Mais c’est
comme un bon livre que vous garderiez avec vous. Vous pouvez transformer votre
partie en quelque chose de mémorable, quelque chose de vraiment bien. C’est
énorme, les gars – et c’est amusant aussi. Vous n’avez aucune idée du
temps qu'une bonne partie peut rester en vous - non, non, Je suis SUR que vous vous en doutez. En tous cas, je peux
vous dire qu’en utilisant ces idées et en vous impliquant un peu, vous
pourrez forger à partir de n’importe quel « Porte – Monstre – Trésor »
la plus bizarre, la plus prenante, la plus évocatrice des choses contenant le
mot « TAC0 ». Il y a plus de moyens d’y parvenir que je n’ai de
place dans ces colonnes.
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