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Le
Jeu de Rôles Grandeur Nature. Son principe général m’est resté en travers
de la gorge. D’un côté, ça implique le mouvement, et je suis bien trop
paresseux pour permettre à un tel concept de pénétrer mon esprit. Et pour le
reste, il y a bien trop de clémence quant à ce qu’il se passe dans les
Grandeur Nature. Trop de règles maisons ont pour résultat trop de problèmes.
On dirait que les règles sont inventées au hasard, et abandonnées tout aussi
vite. Je vais maintenant vous gâter (ou vous ennuyer à vous en faire crever)
avec mon aventure GN-istique.
Vampire
: La Mascarade
Pour
ceux qui ont déjà joué à Vampire : La Mascarade, passez ce paragraphe
et lisez la suite. Pour ceux qui n’y ont jamais joué, lisez mon explication
rapide et complètement inutile. Vampire consiste en plusieurs clans,
chacun avec des capacités spécifiques, des talents, etc. Ils ont chacun leur
propre caractère principal, qui peut être divisé en catégories plus petites,
selon les envies du joueur. Ainsi s’achève mon explication de Vampire.
Vous ai-je perdu ? Bien.
L’invitation
Un
de mes anciens amis, que j’appellerai ici « Le Bâtard », avait reçu
une invitation à une partie Grandeur-Nature de Vampire. Je jouais à Vampire
depuis quelques mois, et j’étais intéressé, alors le Bâtard a informé
l’hôte qu’il amènerait un invité.
La
grande nuit arriva. Ce soir-là, mon état d’esprit était proche de celui
d’un célibataire se préparant à un premier rendez-vous avec une inconnue.
J’étais un peu craintif et nerveux, mais Bâtard m’assura que « Ce
sont mes gens. Tu t’en sortiras. » Et bien sûr, comme un idiot, je
l’ai cru.
Je
lui demandai quel était le code vestimentaire, ou même s’il en existait un.
Il dit : « Porte juste la même chose que moi ». Je remarquai
qu’il badigeonnait son visage de peinture blanche et qu’il portait de la
dentelle noire. C’était le premier des quelques indices que
j’ignorerai ce soir-là, des indices qui me disaient « COURS ! ».
Pourtant, je le rejoignis dans son maquillage, mais refusai de porter de la
dentelle.
L’arrivée
Une
fois arrivés, je fus surpris de voir au moins 40 personnes devant la maison. Je
ne suis en aucune façon timide, mais de grands groupes de gens portant du cuir
noir, du maquillage blanc et des crocs de vampire en plastique me causèrent une
grande consternation. C’était l’indice numéro 2.
Quoiqu’il
en soit, nous entrâmes dans la maison, et on m’expliqua les règles du
Grandeur Nature :
-
Pas de contact physique
-
Le fait de baisser les yeux est synonyme d’échec pour la plupart des tests
-
Le pierre-papier-ciseau est utilisé pour le reste.
Des
règles simples, des règles basiques. En résumé, de fausses règles. J’écoutai
avec beaucoup d’intérêt, mais apparemment, tous les autres avaient ignoré
la première règle. Le jeu commença peu de temps après, avec l’hôte qui
passa du heavy-metal et le groupe entier de pseudo-vampires qui se mit à
pogoter (se lancer soi-même dans les autres). Je fus immédiatement pris en
sandwich entre un grand type et le mur. Malheureusement, j’ai pris pas mal de
coups pendant le pogo. Mes cris de douleur passèrent relativement inaperçus.
La
mort d’un Brujah
Mon
personnage était un Brujah, qu’on pourrait décrire de la meilleure manière
comme un jeune punk radical. Je restais collé au Bâtard, surtout parce que je
croyais encore fermement que « c’étaient ses gens, et que je ne serai
pas blessé ». Mensonges, mensonges, ce n’étaient que mensonges.
Alors
que je buvais une boisson gazeuse restée sur une table, 3 grands « vampires »
me firent face.
-
“HÉ ! Les vampires ne peuvent pas boire. Tu sais ça !”
Je
le regardai, et dis : « Eh bien, je ne suis pas un VRAI vampire.
J’en joue juste un à la télé. »
Bon,
j’ai souvent été accusé de jouer au malin. Je n’essayais vraiment que de
détendre l’atmosphère, mais il brailla immédiatement « IL A BRISÉ LA
MASCARADE !! »
NOTE
: Pour ceux qui ne jouent pas à Vampire, la Mascarade est simplement le
code moral parmi les Vampires – comment ils se comportent en public,
puisqu’ils ne veulent pas qu’on sache qu’ils sont des vampires. Quiconque
brisant la Mascarade en jeu est puni par une bastonnade générale, avec la mort
comme conséquence. Cette tradition douce et brumeuse est appelée « Chasse
au Sang ».
De
toutes façons, mon psychiatre me dit qu’il est bon d’en parler, alors je
vais continuer. Ses deux costauds de copains me soulevèrent, m’emmenèrent à
une fenêtre, s’arrêtèrent brièvement pour le laisser OUVRIR la fenêtre,
puis me jetèrent dehors. Heureusement, nous étions au rez-de-chaussée, et je
ne me fis pas trop mal. Cependant, j’étais sous le choc. On m’avait dit
qu’aucun contact physique n’était autorisé.
Alors
que je m’époussetais, je vis les 3 hommes dans une discussion animée avec le
Bâtard. Il leur serra alors la main, et hurla : « CHASSE AU SANG !! »
La
chasse
J’étais
baisé. 40 personnes qui croyaient vraiment qu’elles étaient des vampires me
donnaient la chasse. Eh bien, j’ai couru très vite. Malheureusement, cet hôte
vivait au milieu de nulle part, et je m’étais garé à environ un mile (pour
ceux qui tournent au ralenti : à peu près deux kilomètres). J’ai pris
un « raccourci » par la forêt toute proche, une idée qui requérait
un peu plus de réflexion que je ne lui en donnai, et courus à fond. Après
avoir évité de peu quelques-uns de ces foutus vampireux, j’atteignis ma
voiture. Je sautai dedans et me cassai, conduisant à fond sur tout le chemin du
retour.
Le
coup de téléphone
Le
matin suivant, terrassé par la fatigue et les quelques pintes de liqueur dont
j’eus besoin pour m’endormir cette nuit-là, je fus réveillé par le téléphone.
C’était le Bâtard, et il voulait que je vienne déjeuner avec lui. Je répondis
que bien sûr, et partis pour mon repas.
Quand
je le vis, il portait le sourire le plus foutrement stupide que j’aie jamais
vu.
- “Hé,
mec ! C’était pas GÉNIAL, ça ? Tout le monde t’a adoré, et je leur ai dit
qu’on serait de retour la prochaine fois. Est-ce que c’est bon pour—OUFF !!! »
Ce
dernier son qui émana de la bouche de Bâtard était le résultat de mon poing
heurtant violemment son estomac. Ce fut la dernière fois que je vis Bâtard.
En
tous cas, c’est mon expérience en Grandeur Nature. Je sais pas si vous
l’avez trouvée intéressante ou pas, mais la voilà. Mon seul conseil si
envisagez de rejoindre un jeu en Grandeur Nature est le suivant :
- Assistez à quelques parties en tant que spectateur, pour que vous puissiez voir les règles
qui sont vraiment utilisées.
- N’y assistez jamais si vous connaissez moins de 20% des gens présents.
- Amenez un pieu en bois et un maillet.
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